L'IEIM 2024 approuve le premier article de la thèse de Nicolas Sauzéat

Publié le 07 novembre 2023
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Nicolas Sauzéat

Nicolas Sauzéat, data analyst, data scientist et économètre chez OpenStudio, prépare actuellement une thèse dans le cadre de son doctorat. Intitulé « Urbanization of Industrial Sector : A proposal », le premier article de la thèse vient d’être approuvé par l’IEIM dans le cadre de sa conférence en 2024. Nicolas Sauzeat y constitue un état de l’art sur l’urbanisation des filières industrielles et propose une nouvelle méthodologie d’urbanisation des secteurs industriels, afin d’établir une vision exhaustive de la filière, d’en identifier ses acteurs, et de modéliser l’ensemble des activités industrielles qui amènent à la  fabrication d’un produit manufacturé. Ce cadre méthodologique vise à identifier  et modéliser les processus industriels ainsi que les objectifs et contraintes de chaque acteur lié au secteur industriel, mais également de trouver le meilleur moyen pour arriver à représenter cette filière.

 

L’écriture de la thèse de Nicolas Sauzéat a débuté en décembre 2022 en partenariat avec l’École des Mines de Saint-Étienne. Invité à l’occasion de la 5ème conférence de l’IEIM qui se déroulera en janvier 2024, le doctorant d’OpenStudio aura la chance de présenter son article devant un public de renommée mondiale dans le secteur du génie et de la gestion industrielle.

Pour mieux comprendre l’objectif et le travail engagé par Nicolas Sauzéat, nous vous proposons de tracer les grandes lignes de cet article scientifique :

État de l’art sur l’urbanisation des filières industrielles : 

Le secteur industriel est de nos jours victime d’une interdépendance entre ses différents acteurs (fournisseurs, producteurs, entreprises etc). La mondialisation ayant accéléré les échanges, les fournisseurs sont localisés parfois à des centaines de kilomètres et se heurtent à de nombreuses crises telles que des guerres ou catastrophes naturelles qui interfèrent avec les processus industriels. Pour ce faire, des solutions comme le modèle SCOR, (Supply Chain Operations Reference model ) aident les entreprises à réagir face à ce type de situations. Ces solutions, méthodes et outils comportent toutefois des limites qui vont minimiser leurs intérêts et performance.

Suite à cet état de l’art sur l’urbanisation des filières industrielles, l’objectif pour Nicolas Sauzéat est maintenant de tenter de résoudre les limites des solutions actuelles grâce à son propre modèle de méthodologie d’urbanisation du secteur industriel. 

La méthodologie proposée :

Pour optimiser ces solutions permettant aux entreprises d’être résilientes, Nicolas Sauzéat propose dans son article, de faire fusionner les méthodes et outils de l’ingénierie industrielle, avec les outils et méthodes de sciences de gestion afin de « tirer » le meilleur des deux mondes. L’intérêt de combiner les sciences de gestion et de génie industriel, est de prendre en compte la vision que peuvent avoir les décisions stratégiques sur les processus industriel et sur leurs changements. En créant son propre panachage de plusieurs méthodes issues des sciences de gestion et du génie industriel utilisées à des niveaux d’études différentes, l’urbanisation du système industriel de Nicolas Sauzéat se construira en 4 couches distinctes : 

1ère couche : 

La 1ère couche représente la vision stratégique des parties prenantes qui considèrent de nombreux aspects de leur environnement pour prendre des décisions. Le modèle pensé par Nicolas Sauzéat utilise les sciences de la gestion avec l’approche MCDM (Aide à la décision multicritère) qui va choisir la meilleure solution possible, mais aussi des outils d’analyses stratégiques et économiques. Parmi ces outils, on retrouve l’analyse Pestel, SWOT (Strength, Weakness, Opportunies, Threats) et la matrice BCG.

2ème couche : 

La 2ème couche permettra, avec l’utilisation du modèle SCOR, de catégoriser l’ensemble des acteurs en fonction de leur rôle dans la chaîne de valeur de la filière industrielle. Elle ira qualifier les entreprises qui ont plutôt un rôle d’extracteur et de fournisseur de matières premières, à celles qui seront centrées sur les processus logistiques, ou encore celles spécialisées dans les processus industriels de transformation des matières premières.

3ème couche : 

Une fois ces acteurs catégorisés, la 3ème couche modélisera de manière industrielle l’ensemble des processus métiers et industriels qui entreront en compte à chaque étape de la production du produit fini. Cela permettra ensuite de modéliser des variables, comme le délai d’approvisionnement, le temps de stockage, et la quantité de matières nécessaires pour la production d’un produit semi-fini ou fini.

4ème couche : 

Cette dernière couche qualifiera l’ensemble des matériaux et composants qui auront un rôle dans la filière industrielle. Elle permettra de déterminer mathématiquement l’ensemble des variables et informations nécessaires à la modélisation mathématique du réseau de valeur ainsi qu’à son optimisation sous contraintes, soit de vérifier s’il n’y a pas d’alternatives viables pour la filière industrielle. Cela renforcera sa diversification en termes d’approvisionnement, et également augmentera ses performances en termes d’agilité et de résilience.

Avec sa proposition, Nicolas Sauzéat tente de transposer un cadre méthodologique des systèmes d’information au secteur industriel afin de développer une approche orientée données . Mêlant plusieurs solutions, méthodes de disciplines différentes, le but est ici de rendre la configuration d’un secteur industriel plus agile et résiliente.

Les objectifs au bout de ce travail de recherche :

Le but final de ces travaux est de trouver les méthodes les plus appropriées pour implémenter cette « articulation » qui a pour objectif d’être semi-automatisée d’ici 1 à 2 ans après la fin de la thèse de Nicolas Sauzéat. La prochaine étape consistera à mener des entretiens exploratoires auprès d’industriels afin de comparer les méthodes et méthodologies qu’ils utilisent dans leurs actions quotidiennes, soit en termes de résolution de problèmes, soit pour la représentation et mobilisation de leurs propres activités industrielles. Il établit par la même occasion son prochain terrain d’étude qui sera le processus industriel des groupes motopropulseurs. Avec cette première publication, Nicolas Sauzéat espère compléter sa proposition grâce aux retours qui lui seront faits par la communauté scientifique.


Vidéo de présentation du Lab de recherche OpenStudio à travers la thèse Cifre de Nicolas Sauzéat