Revue de presse OpenStudio #89

Publié le 24 septembre 2024
10 minutes de lecture
Revue de presse OpenStudio septembre 2024

Nouvelle formule mensuelle pour la Revue de Presse OpenStudio ! Une revue de presse XXL qui fait le tour de l’actualité de nos thématiques de prédilection : Intelligence artificielle, Développement Web, Open Source, E-commerce et Numérique responsable. Des sujets qui s’entrecroisent et nous donnent les dernières tendances du secteur du numérique et des nouvelles technologies.

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L’IA prend toujours énormément de place dans l’actualité et devient un thème transversal qui va revenir pratiquement tout au long de cette revue de presse comme un fil rouge.

Entrons tout de suite dans le vif du sujet avec deux articles sur les progrès de l’IA dans le domaine de la santé.

IA et santé 

Presse-citron.net a publié un article édifiant sur la nouvelle IA présentée par Google qui serait capable de diagnostiquer des maladies respiratoires à distance simplement en écoutant les patients. Comment ça marche ? Mêlant la bioacoustique au machine learning, cette innovation est basée sur un modèle baptisé HeAR (Health Acoustic Representations), qui a été entraîné avec 300 millions d’échantillons sonores (toux, éternuements, respirations, etc.). Cette avancée technologique est une excellente nouvelle pour la lutte contre la tuberculose, une maladie qui fait près de 4500 morts par jour selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). En effet, une détection précoce permettrait de freiner sa circulation, notamment dans un pays comme l’Inde particulièrement touché par cette maladie respiratoire. Il faudra encore attendre que ce modèle soit assez mature pour le diffuser à grande échelle, mais cela reste un sérieux espoir de rendre le diagnostic précoce accessible à toutes les populations.

Toujours dans le domaine de la santé, ou la recherche avec l’IA est particulièrement dynamique, cette fois c’est le centre français de lutte contre le cancer Gustave Roussy qui est mis en lumière par cet article d’ActuIA.fr. Reconnu dans le monde entier comme étant un centre de recherche clinique de pointe, Gustave Roussy a signé un accord avec la start-up Lifen afin d’accélérer la présélection des patients pour les essais cliniques. Il faut savoir qu’aujourd’hui, 86 % des essais cliniques n’atteignent par leurs objectifs dans les délais impartis, parce que la présélection des patients est complexifié par la saisie manuelle des données des dossiers médicaux. Outre le fait que cette saisie prenne beaucoup de temps, elle est aussi source d’erreurs, et c’est cette difficulté qui rend moins évidente l’intégration des participants à des essais cliniques et les empêche de suivre rapidement de nouveaux traitements. L’IA serait donc une excellente solution pour automatiser cette saisie de données (ADE). Les études de Gustave Roussy et Lifen ont montré que « l’ADE grâce à des algorithmes d’IA avancés, peut non seulement accélérer la présélection des patients, mais aussi améliorer la précision des données utilisées pour déterminer leur éligibilité aux essais cliniques. »

De l’ADE à l’IDP, il n’y a qu’un pas que nous allons franchir avec cet article publié sur le Lab OpenStudio début septembre, intitulé : « Traitement automatique des documents (IDP) : quand l’IA révolutionne la gestion administrative ».

IA et traitement des dossiers

Grâce à l’expertise de notre data scientist Claire Verdier, cet article démontre la grande utilité de l’IA pour solutionner les problématiques liés aux traitements de liasses documentaires au sein des entreprises. Comment fonctionne le traitement automatique de documents, l’Intelligent document processing (IDP) ? Pourquoi l’automatisation de la gestion administrative est-elle devenue un enjeu stratégique pour certaines entreprises ? Cet article revient sur les avantages mais aussi les défis du traitement automatique des dossiers.

Moins pragmatique que le traitement des dossiers, mais tout à fait symptomatique des bouleversements générés par l’IA, un rapport récent a révélé que 40 % des collectionneurs sont prêts à acheter de l’art généré par l’IA.

IA et marché de l’art

Frida Kahlo robot

crédit photo : Midjourney

C’est le siecledigital.fr qui relaie les résultats de ce rapport intitulé « Hiscox Art & IA 2024 » sur « l’avenir de la production artistique et de la collection d’œuvres générées par l’intelligence artificielle (IA) ». Principale information de cette étude, une nouvelle génération de collectionneurs émerge et ils seraient tout à fait disposés à investir dans des œuvres produites par une IA, ce qui nous mène à cette statistique : « 40 % des collectionneurs d’art envisagent d’acquérir davantage d’œuvres générées par IA au cours des 12 prochains mois. » Un chiffre à nuancer toutefois, puisque par ailleurs le même rapport révèle aussi que 82 % des collectionneurs et 76 % des amateurs d’art souhaitent plus de transparence pour identifier les œuvres d’art générées par IA et celles créées par la main d’un humain. Et la valeur de l’art issu de l’IA reste inférieure à celle de l’art humain pour 69 % des collectionneurs plus âgés et 67 % des plus jeunes.

Tout autre sujet avec un très beau reportage de l’Usine Digitale qui nous fait découvrir le supercalculateur Lumi.

IA et puissance de calcul

C’est en Finlande, que l’on trouve ce supercalculateur Lumi hébergé au sein de l’IT Center for Science à Kajaani. Dans cet article l’Usine Digitale nous embarque dans une visite très intéressante dans les coulisses de ce supercalculateur, le plus puissant d’Europe, mis en place par le consortium européen EuroHPC.

Mais qui dit super puissance de calcul dit aussi technologie énergivore, l’experte Sasha Luccioni lance l’alerte sur l’impact environnemental de l’IA.

IA et numérique responsable

Nous vous conseillons la lecture de cet article de GoodPlanet.info sur la chercheuse Sasha Luccioni qui a été classée parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde de l’IA par le magazine Time cette année. Depuis quelques années, elle a axé ses recherches sur la quantification des émissions carbone des LLM comme ChatGPT. Elle a d’ailleurs été partie prenante de la création de CodeCarbon 2020, un outil pour aider les développeurs à quantifier l’empreinte carbone de l’exécution d’un bout de code. Sasha Luccioni rappelle qu’une intelligence artificielle générative utilise « 30 fois plus d’énergie » qu’un moteur de recherche classique. « Je trouve ça particulièrement décevant qu’on utilise l’IA générative pour faire une recherche sur Internet », se désolait la chercheuse interrogée par l’AFP à la conférence ALL IN au Québec.

Un livre pour creuser le sujet : Intelligence artificielle et environnement : alliance ou nuisance ?

Et si la sensibilisation sur l’impact environnemental de l’IA et de tout le secteur du numérique commençait dès l’école ?

Numérique responsable et éducation

petite fille et ordinateur à l'école

crédit photo : AdobeStock

Sur le site cursus.edu, l’auteur de l’article Flavien Albarras revient en détail sur les dégâts environnementaux générés par le numérique. Cet article très documenté a pour ambition de démontrer à quel point le comportement des citoyens avec le numérique se joue dès l’école. « Il est essentiel d’expliquer aux élèves le fonctionnement concret du numérique : les centres de données et leur consommation électrique, les réseaux et leur empreinte carbone, les métaux rares dans les composants… » explique l’auteur, qui propose également d’adapter ces notions complexes en fonction des niveaux, de l’école primaire jusqu’au lycée.

Encore faut-il que l’Éducation nationale donne l’exemple d’un numérique durable mais aussi accessible à tout le monde...

Frédéric Bordage sur le blog de GreenIT.fr nous apprend que l’Etat français a été condamné en mai dernier par le tribunal administratif de Paris, à cause de son refus de faire un effort pour rendre accessibles les logiciels utilisés par les employés de l’Éducation nationale, par les élèves ainsi que leurs parents. C’est la première fois qu’un tribunal prend une telle décision et elle a pour conséquence de rendre hors la loi un établissement scolaire qui n’utiliserait pas de logiciels accessibles aux personnes porteuses d’un handicap lié à leur vue. 

Ici promis pas de fake news, mais on le sait, il devient de plus en plus difficile de savoir ce qui est vrai ou pas dans le foisonnement des informations qui circulent sur le web. 

Open Source et information

Loki check l'info

crédit photo : Midjourney

Pour venir en aide à celles et ceux qui cherchent des informations vérifiées, un projet de logiciel très prometteur, capable de repérer les fakes news, est en train d’être développé en open source. Baptisé ironiquement Loki, comme le dieu scandinave de la malice, ce logiciel a un gros avantage, d’après Korben l’auteur de cet article décryptage : « c’est un pipeline complet qui prend en charge tout le processus, de la décomposition des textes en affirmations individuelles jusqu’à la vérification finale. »

« L’Open Source en chiffres », c’est le titre simple mais efficace qu’a choisi informatiquenews.fr pour faire un point statistique sur l’utilisation de l’open source en entreprises.

Open Source et entreprises

D’après les résultats du dernier rapport GitNux sur le marché de l’Open Source, quelques chiffres démontrent à quel point ce modèle fait de plus en plus d’adeptes notamment chez les dirigeants d’entreprises. Il révèle que « 92% des dirigeants considèrent que les produits open source équivalent ou surpassent les logiciels propriétaires », et que « 80 % des entreprises prévoient d’augmenter leur utilisation des technologies open source pour adopter les technologies émergentes ».

Voilà des chiffres encourageants qui font écho à l’interview que nous a donné Frédéric Aatz sur le Lab OpenStudio au sujet de la nécessité d’une gouvernance de l’open source en entreprise. Ex Microsoft Azur, il est désormais partie prenante dans l’initiative OSPO Alliance lancée en 2021 par trois fondations open source : EclipseOW2 et Open Forum Europe. La vocation de cette initiative est d’offrir un espace de partage d’expériences sur la gouvernance de l’open source, un endroit où les gens qui se préoccupent du sujet OSPO peuvent échanger, partager, apprendre et faire mûrir leurs réflexions.

Un livre pour creuser le sujet : Open Source et Logiciels Libres : perspectives et visions des acteurs de l’Open Source

Énormément d’actualités en ce moment sur la cybercriminalité, mais nous vous conseillons de lire l’article de ZATAZ, qui a détecté deux pirates ciblant MaPrimeRénov et Engie. 

Développement web et cybersécurité

Le premier exemple de cybercriminel est surnommé Magouilleur et prétend revendre les données de 18000 dossier provenant de MaPrimeRénov. Le second va encore plus loin puisqu’il disposerait d’environ 7 millions de données complètes appartenant à des clients du fournisseur d’énergie Engie ! D’après le service de veille de ZATAZ, il y aurait tout types de données datant de 2024 : « identités, numéros de téléphone, fournisseurs, adresses postales, formules tarifaires, calendriers, et puissances souscrites », ce qui serait largement suffisant pour fomenter des arnaques physiques, téléphoniques ou numériques.

*Il semblerait que l’auteur de l’article ait fait une erreur dans le titre de l’article.

Passons de ceux qui transgressent la loi à ceux qui l’écrivent, avec un débat sur la certification européenne des services cloud. 

Développement web et législation

Texte EUCS

crédit photo : AdobeStock

L’EUCS (European Union Cybersecurity Scheme for Cloud Services) est un texte qui a pour objectif de définir des critères harmonisés de certification des services cloud. Seulement, des points du texte, comme l’inclusion ou non de garanties contre les législations non européennes créent des discussions houleuses. La dernière version du texte n’a pas intégré ces garanties et cela va à l’encontre de l’avis de la Commission Supérieure du Numérique et des Postes (CSNP). La prise de position de la Commisssion est saluée par le Cigref et la Cnil qui sont donc favorables à des dispositions garantissant l’immunité contre les législations non européennes.

Intelligence artificielle, encore et encore, avec Mistral AI à la conquête des développeurs.

Développement web et IA

Avec son premier modèle multimodal Mistral Pixtral 12B et l’annonce de services gratuits sur sa plateforme serverless, Mistral AI sort l’artillerie lourde pour convaincre les développeurs. Ce modèle est publié en open source et d’après l’entreprise française, il s’agit du « premier modèle multimodal open source à supporter des images de n’importe quelle taille sans dégradation des performances textuelles ». Le site informatiquenews.fr revient en détail sur les caractérisques de ce modèle d’IA de compréhension des images, et décrit aussi l’autre annonce de Mistral AI, son plan « Free Tier » qui donne la possibilité aux développeurs « de tester et d’expérimenter gratuitement les modèles de Mistral afin d’en évaluer le potentiel et les mettre en œuvre sans frais de développement et de debugging ».

Toujours l’IA, mais cette fois pour le e-commerce avec des statistiques de la FEVAD sur les IA génératives dans sa dernière étude sur l’innovation dans le e-commerce.

E-commerce et IA

La huitième édition de cette étude menée par KPMG et la Fevad montre à quel point l’IA générative s’est largement intégrée dans le secteur du e-commerce avec « 71 % des entreprises qui ont déjà eu recours à une ou plusieurs solutions basées sur l’IA générative. » Et le raz-de-marée n’est pas prêt de s’arrêter puisque  l’étude révèle que « 97 % des dirigeants de l’e-commerce considèrent l’IA générative comme l’innovation la plus prometteuse de ces prochaines décennies.»

Arnaud Bodzon, responsable du paiement chez LVMH, dans une longue interview accordée à ecommercemag.fr décrypte les dernières tendances du paiement en ligne, avec notamment la data comme paramètre essentiel.

E-commerce et expérience utilisateur

Outre, l’omnicanalité qui est toujours une tendance forte impactant forcément les moyens de paiement, et l’orchestration des paiements qui est un sujet plus technique, Arnaud Bodzon insiste sur l’exploitation de la data liée au paiement : « Elle permet d’enrichir la connaissance du client et de ses habitudes de consommation. Elle permet aussi de réduire la friction et augmenter la conversion… ». Il explique également que si « certains retailers sont très avancés sur le sujet et ont compris l’intérêt de la donnée de paiement pour optimiser la conversion, réduire les coûts et orienter les décisions stratégiques. », la majorité des e-commerçants exploitent encore trop peu ces données pourtant riche d’enseignements. 

Autre sujet, celui du retour en grâce d’une technologie qui faisait beaucoup moins parler d’elle ces derniers temps : la RFID, au service de l’expérience client.

C’est sur le site lesclesdudigital.fr, qu’Isabelle Piat, consultante chez Manhattan Associates signe une tribune sur la résurgence de la RFID, et son impact sur l’expérience client. En étiquetant tous leurs stocks avec des puces RFID, les retailers ont une gestion de leur stock plus réaliste et fiable à 90 %. Cela signifie que par exemple, lorsque le client passe commande, il y aura beaucoup moins de chances pour qu’on lui dise que finalement son article est en rupture.

On termine cette revue de presse avec deux articles complémentaires pour savoir comment se porte le secteur du e-commerce en France. Et la réponse est : plutôt bien, si l’on en croit les rapports sortis ces derniers jours.

E-commerce et économie

Achat sur internet

crédit photo : AdobeStock

Le premier rapport relayé par ecommercemag.fr est celui de FTI Consulting qui montre que l’e-commerce est toujours en pleine croissance en Europe et tout particulièrement en France ! Le taux de croissance du e-commerce en France, de 10, 5 % en 2023 est  même plus élevé que celui des État-Unis (9%), Selon Raphaël Miolane, senior managing director et leader de la practice corporate finance & restructuring France au sein de FTI Consulting : « Année après année, l’e-commerce gagne du terrain, au point de devenir dominant dans différents secteurs. Ce n’est pas le cas chez tous nos voisins, qui restent parfois plus attachés au commerce traditionnel. »

Et la bonne santé du e-commerce en France se confirme avec l’étude semestrielle de la Fevad qui a révélé ses résultats à l’occasion du Paris Retail Week.

Au premier semestre 2024, les ventes en ligne (produits et services) ont progressé de 8,4 % avec un chiffre d’affaires de 42,7 milliards d’euros. La vente de produits est bien reparti, après des difficultés liées à l’inflation, avec une augmentation du nombre de commandes et une croissance de 5 %. « Cet alignement de la croissance du CA et de celle des commandes signifie le retour d’une situation plus saine », s’est réjouit Marc Lolivier, président de la Fevad.

Rendez-vous le 22 octobre pour la prochaine Revue de Presse OpenStudio.