Revue de presse OpenStudio #90

Publié le 22 octobre 2024
9 minutes de lecture
Revue de presse OpenStudio octobre 2024

Deuxième édition de la Revue de Presse OpenStudio dans sa version mensuelle ! Une revue de presse XXL qui fait le tour de l’actualité de nos thématiques de prédilection : Intelligence artificielle, Développement Web, Open Source, E-commerce et Numérique responsable. Des sujets qui s’entrecroisent et nous donnent les dernières tendances du secteur du numérique et des nouvelles technologies. Rendez-vous chaque troisième mardi du mois !

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L’IA fait la Une de l’actualité à l’issu de la remise des prix Nobel !

IA et recherche

Le prix Nobel de physique a d’abord été remis à deux pionniers de l’IA, l’Américain John Hopfield et le Britanno-Canadien Geoffrey Hinton, « pour leurs découvertes et inventions fondamentales ayant rendu possible l’apprentissage automatique avec des réseaux de neurones artificiels »« Les lauréats de cette année ont conduit des travaux importants avec les réseaux de neurones artificiels depuis les années 1980 », explique l’Académie des sciences suédoise. John Hopfield a notamment « inventé un réseau utilisant une méthode pour retenir et recréer des modèles » en s’inspirant du spin, qui est en physique quantique, l’une des propriétés internes des particules composant la matière. De son côté, Geoffrey Hinton, a « utilisé le réseau de Hopfield comme fondation pour un tout nouveau réseau qui utilise une méthode différente : la machine de Boltzmann. »

L’IA a aussi été au cœur du prix Nobel de chimie reçu par le trio David Baker, Demis Hassabis et John Jumper. Demis Hassabis et John Jumper sont les créateurs du modèle d’IA AlphaFold qui modélise avec une grande précision la forme des protéines à partir de leurs séquences en quelques minutes grâce aux réseaux de neurones. Le troisième lauréat David Baker, a quant à lui développé un programme capable de concevoir des protéines artificielles à partir de structures tridimensionnelles. « Parmi une myriade d’applications scientifiques, les chercheurs peuvent désormais mieux comprendre la résistance aux antibiotiques et créer des images d’enzymes capables de décomposer le plastique » a précisé le jury du Nobel.

Le prix Nobel de physique 2024 distingue deux spécialistes de l’intelligence artificielle, John Hopfield et Geoffrey Hinton

Le prix Nobel 2024 de chimie sacre la structure des protéines

Le prix Nobel de chimie 2024 est attribué à David Baker, Demis Hassabis et John Jumper pour leurs travaux sur les protéines

On va maintenant s’éloigner de la recherche, avec un article qui parle plutôt de la gestion des projets impliquant l’IA. 

IA et gestion de projet

Sur LinkedIn, Bertrand Jouvenot a écrit une tribune expliquant la théorie de l’iceberg appliquée à la gestion des projets d’IA. Sous le vernis de l’IA, il explique tous les enjeux que les entreprises ne voient pas forcément au départ lorsqu’elles se lancent dans un projet d’IA. Bertrand Jouvenot met en garde sur tous les aspects immergés de l’iceberg, comme la dette technique, la conformité réglementaire ou encore les questions d’éthiques et de partialité. Il donne ensuite des pistes pour un plan d’action permettant d’anticiper et de passer au travers de certains écueils d’une gestion de projet en IA. 

L’IA est-elle le prochain Titanic 

Un livre pour approfondir ce sujet : Booster sa PME grâce à l’intelligence artificielle

IA, éthique et régulation

Crédit photo : adobestock.

L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) s’est intéressée de près à l’IA et son impact positif ou négatif sur les champs d’action qui l’intéresse. La Revue du Digital reprend les déclarations de Roch-Olivier Maistre, Président de l’Arcom qui voudrait mieux réguler l’IA pour garantir une liberté publique fondamentale et protéger le public sur les plateformes numériques. Il a notamment insisté sur « la nécessité de garder une information honnête, de protéger les auteurs et de favoriser la confiance par des pratiques éthiques dans une logique de transparence. » Dans l’autre sens, le Président de l’Arcom a aussi dit souhaiter que l’IA vienne renforcer les métiers de la régulation au sein de son organisation, avec un exemple significatif comme la mesure des temps de parole des candidats pendant une période électorale.

L’Arcom attentif à l’impact de l’IA sur l’audiovisuel et la communication numérique

On arrête pas le progrès, mais cela n’empêche pas d’en maîtriser les conséquences, c’est en substance que dit Véronique Torner, présidente de Numéum dans La Tribune. 

Numérique Responsable et progrès

Crédit photo : adobestock.

« Concrètement, nous voulons mettre en œuvre des outils et solutions qui veillent à l’inclusion, à la confiance et à l’écoresponsabilité pour transformer notre économie et notre société. » explique Véronique Torner, qui milite pour un numérique responsable au service de l’humain. Pour la présidente de l’observatoire du numérique, il est essentiel d’anticiper les conséquences néfastes des outils numériques, notamment sur l’environnement, pour mieux les contre-carrer et ne garder que les bénéfices. Elle écrit : « Ma conviction, partagée par les scientifiques et les innovateurs, n’est donc pas de nous conduire vers un avenir dystopique où l’homme serait supplanté par la machine, mais bien celle d’un partenariat fructueux entre l’intelligence humaine et artificielle. J’appelle donc, comme l’a d’ailleurs fait la secrétaire d’Etat à l’IA et au numérique, Clara Chappaz lors de la rentrée de la French Tech le 1er octobre dernier, à une mobilisation collective pour façonner un avenir où l’IA sera un levier de progrès économique et social. »

Le numérique responsable, source de progrès

Et dans l’actualité de ces derniers jours, on trouve des initiatives qui vont dans le sens du numérique responsable et tout particulièrement de la réparation de smartphones.

Initiatives Numérique responsable

D’après une étude menée par Toluna Harris Interactive pour Orange, 55 % des Français changent de smatphones dès les premiers signes de faiblesses. L’opérateur Orange a donc décidé de s’engager pour faciliter la réparation des téléphones mobiles en s’associant avec Save, spécialiste dans ce domaine. Orange propose donc à ses clients une remise de 20 % s’ils vont dans les boutiques Save pour faire réparer leur smartphone, même si ce dernier n’a pas été acheté chez l’opérateur. Cette remise est cumulable avec le bonus réparation de 25 euros instauré par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC).

Orange simplifie la réparation de vos smartphones

En Bretagne, c’est la ville de Quimper qui a lancé une collecte de smartphones usagés jusqu’en février 2025 pour les réutiliser, les reconditionner et les redistribuer ou les recycler. Cette campagne sera l’occasion de faire des animations autour du numérique responsable avec des formations, des conférences ou encore des expositions pour sensibiliser les Quimpérois et Quimpéroises aux impacts environnementaux d’un renouvellement fréquent de leurs appareils numériques.

Le numérique responsable : découvrez le programme !

On passe à la cybersécurité avec Malte qui veut protéger les hackers du bon côté de la force.

Développement web et cybersécurité

Direction Malte, où le gouvernement a annoncé officiellement vouloir encadrer juridiquement le piratage informatique éthique. Le but de cette initiative qui sera soumise à une consultation publique, est de protéger les hackers white hat autrement dit les gentils hackers qui piratent des systèmes, non pas pour en tirer profit, mais pour détecter les vulnérabilités et permettre des améliorations. Cette nouvelle législation vient à la suite de la condamnation de trois étudiants en informatique de l’Université de Malte et de leur professeur pour avoir pirater et découvert des failles dans l’application FreeHour dédiée aux étudiants maltais. Alors que ce hacking était encadré et partait d’une intention louable, les quatre hackers ont été poursuivis au pénal puisque rien dans la loi ne distinguait leur initiative d’un piratage malveillant.

Malte : Un cadre juridique pour soutenir les hackers éthiques

Crédit photo : Midjourney.

« Pokémon, attrapez les tous », mais là ce sont les données du studio Game Freak qui ont été attrapées ! Le studio créateur de la franchise Pokémon a été victime d’une cyberattaque massive, un information relayée dans de très nombreux médias. Pas étonnant, puisque cette attaque de type cyber a touché des informations sensibles concernant les employés du studio mais aussi, des données sur les prochains jeux, séries et films de la franchise Pokémon qui ont ensuite été diffusées sur le web. Apparemment les données personnelles des joueurs n’ont pas été piratées. Game Freak s’est voulu rassurant dans son communiqué : « Nous avons déjà reconstruit et ré-inspecté nos serveurs, mais nous mettons tout en œuvre pour prévenir toute récidive en renforçant davantage nos mesures de sécurité ».

Fuite de données Pokémon : des informations inattendues ont été divulguées

Développement web et nouvelles technologies

On poursuit avec une grande annonce de l’entreprise Intel qui sort le 24 octobre son nouveau processeur Core Ultra 200S qui semble très prometteur d’après l’article de bigdata.fr. Après des générations de processeur de bureau qui n’ont pas inclus des innovations transcendantales, cette fois, Intel promet des  performances accrues, une réduction de la consommation énergétique et une architecture repensée. Parmi les nouveautés notables, une unité de traitement neuronal pourrait « accélérer certaines charges de travail liées à l’IA et l’apprentissage automatique. »

Intel Core Ultra 200S : la plus grosse révolution des CPU depuis 3 ans ?

Il y a de grandes ambitions aussi chez Mozilla du côté de l’IA.

Open Source et IA

Mozilla réputé pour son engagement dans l’open source vient de dévoiler sa vision pour une IA publique et développer des alternatives à l’IA privée trustée par les GAFAM. « L’objectif est de créer un écosystème d’outils et de services qui promeuvent une utilisation éthique et accessible de l’IA. Il faut ainsi mettre l’accent sur le bien commun plutôt que sur le profit. » peut-on lire dans l’article de bigdata.fr. Cette approche de l’IA publique, fait écho pour Mozilla, à d’autres domaines où l’on retrouve cette dualité d’une offre publique et privée, comme par exemple dans l’audiovisuel. Ce plan d’action pour une IA publique va s’intégrer dans la stratégie globale de Mozilla et débouchera sur un rapport final qui définira cette notion ayant pour but de garantir un avenir numérique plus juste et équitable.

Mozilla crée un écosystème d’IA publique open source

Les annonces sont décidément très nombreuses cet automne dans le monde de la tech, puisque l’entreprise NVIDIA lance un modèle de langage open source avec 72 milliards de paramètres pour concurrencer les modèles propriétaires d’OpenAI, Anthropic, Meta et Google. « Nous introduisons NVLM 1.0, une famille de modèles de langage multimodaux de classe avant-garde qui obtiennent des résultats à la pointe dans les tâches de vision et de langage, rivalisant avec les meilleurs modèles propriétaires (par exemple, GPT-4o) et les modèles en accès libre », résume les chercheurs de l’entreprise reconnue pour ses puces GPU .

NVIDIA lance un LLM open-source de 72 milliards de paramètres

Open Source et Souveraineté

Crédit photo : adobestock.

On poursuit encore cette série d’annonces avec Infomaniak, le célèbre hébergeur suisse qui présente une nouvelle plateforme regroupant « les meilleures alternatives à ChatGPT, Gemini, Midjourney ou Claude pour traiter des données sensibles en parfaite conformité avec le droit européen et suisse. » Une nouvelle offre qui se veut donc une « alternative souveraine » pour échapper là aussi à l’hégémonie des géants du numérique. Cette plateforme d’outils d’IA est évidemment hébergée dans le nouveau data center de l’entreprise alimenté par de l’énergie renouvelable qui va aussi servir à chauffer 6 000 foyers à Genève.

Infomaniak lance une plateforme “souveraine” d’IA open source

Sans transition, passons aux sujets e-commerce avec un premier article sur l’aspect logistique au cœur de ce secteur.

E-commerce et logistique

Cet article est consacré à l’entreprise Relais Colis que vous connaissez bien si vous commandez fréquemment sur les sites de vente en ligne. Relais Colis confirme le développement de son partenariat avec Pickme, un service de livraison entre voisins. Ce service qui était testé depuis le mois d’août va donc s’industrialiser et sera maintenant disponible partout en France pour faciliter les livraisons et les retours de colis, en ouvrant l’accès à des points plus proches des acheteurs et avec une plus large amplitude horaires. « […] avec Pickme, Relais Colis entend compléter son maillage sur les zones rurales où peu d’options sont disponibles pour les utilisateurs, » complète Cécile Nury, directrice marketing et expérience client chez Relais Colis.

Relais Colis poursuit son développement avec Pickme et mise sur l’expérience client

E-commerce et paiement

Avant d’être livré, il faut payer et une nouvelle solution de paiement est désormais disponible en France. Wero, est une solution européenne de paiement instantané qui fonctionnait déjà dans certaines banques en Allemagne depuis le début de l’été, et qui maintenant à l’ambition de devenir « un portefeuille numérique unique et fiable regroupant toutes les fonctionnalités de paiement » en France également. Pour l’instant, la BNP Paribas et la Société Générale sont les deux seules banques qui ont activé ce dispotif sur leurs applications, mais sept groupes bancaires français vont le déployer d’ici le début de l’année prochaine.

Paiement instantané : Wero, le successeur de Paylib arrive en France

E-commerce et marketing

Crédit photo : adobestock.

On termine cette revue de presse, avec une étude de cas à retrouver sur le site ecommercemag.fr sur le ciblage marketing de l’enseigne de prêt-à-porter Damart, bien connue des plus frileux et frileuses d’entre nous. Cette étude de cas, qui avait été présentée lors du salon 1to1 Expérience Client de Biarritz, le 3 octobre 2024,  détaille le partenariat de Damart avec Datacadabra une « Customer Knowledge Plateform ». «Nous recherchions un partenaire qui nous permette de nous améliorer sur la performance de nos scorings et d’être plus agiles sur l’intégration de nouvelles données » , a expliqué François Founier, responsable data marketing de Damart. Et les résultats sont probants puisque François Founier affirme : « Nous avons réduit de 15 % les envois de catalogue papier. Cela s’inscrit dans un plan d’économie et aussi dans un souci de réduire notre impact et de travailler notre RSE ». À noter aussi, une réduction d’au moins 40 % du nombre d’emails envoyés qui auraient eu peu de chances d’être ouverts par les clients destinataires. Un bon résultat aussi d’un point de vue du numérique responsable, puisqu’on sait que l’envoi d’un mail n’est pas neutre en carbone.

[Etude de cas] Damart améliore son ciblage marketing avec Datacadabra