Revue de presse OpenStudio #91

Publié le 19 novembre 2024
7 minutes de lecture
Revue de presse OpenStudio Novembre 2024

Voici le troisième numéro de la Revue de Presse mensuelle d’OpenStudio ! Une revue de presse XXL qui fait le tour de l’actualité de nos thématiques de prédilection : Intelligence artificielle, Développement Web, Open Source, E-commerce et Numérique responsable. Des sujets qui s’entrecroisent et nous donnent les dernières tendances du secteur du numérique et des nouvelles technologies. Rendez-vous chaque troisième mardi du mois !

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IA et investissements

On commence par la cloche de la bourse qui s’affole avec cet article publié par presse-citron.fr qui évoque « la panique à Wallstreet » face aux investissements toujours plus colossaux des GAFAM dans les IA. Ces dépenses démesurées liées à ces technologies commencent à inquiéter les investisseurs. En effet, Microsoft et Meta par exemple ont annoncé une augmentation de leurs investissements dans le cloud pour mettre un coup d’accélérateur sur leurs projets d’IA génératives. Même si les GAFAM sont à des années lumières de la faillite, les coûts dispendieux de l’IA annoncés notamment par la compagnie de Mark Zuckerberg ne rassurent pas la finance pour l’année 2025 ! Google au contraire conserve la confiance des financiers puisque son PDG a assuré avoir réduit le coût des requêtes IA de 90 % grâce à ses innovations techniques.

IA : les dépenses faramineuses commencent à inquiéter

IA et créativité

Si les progrès de l’IA ont un coût non négligeable, c’est aussi parce qu’ils sont impressionnants. Ceci-dit, même si nous vivons ce qu’on appelle un été de l’IA, cette technologie a encore ses limites. Heureusement pourrait-on dire, au niveau de la créativité littéraire, l’humain surpasse encore la machine. Une étude menée par Nina Beguš, chercheuse à l’Université de Californie à Berkeley a démontré que l’imagination humaine était encore largement plus intéressante que les histoires produites par une IA. Nina Beguš a testé l’IA en se basant sur le mythe de Pygmalion qui raconte comment un créateur se prend de passion amoureuse pour sa propre œuvre. Ce type de récit classique est une base pour sonder la profondeur des arcs narratifs déployés par les humains et les IA. Dans l’article de bigdata.fr, on apprend que les écrivains humains ont eu des idées plus diverses et sont allés chercher des arcs narratifs complexes, au contraire de l’IA qui a produit des textes basés toujours sur les mêmes schémas très classiques, sans sel ni poivre, bref sans grand intérêt. La chercheuse développe aussi un avis à contre-courant de ceux qui pensent que l’IA va devenir un frein à la créativité humaine. Pour elle, c’est un outil qui ne remplacera pas l’imagination de l’humain mais qui sera une aide pour en repousser encore les limites. Nina Beguš tire un enseignement de son étude :  les écrivains resteront irremplaçables grâce à leur capacité à captiver leur lecteurs en explorant toute la complexité des expériences et des relations humaines.

Bonne nouvelle : votre plume reste plus créative que celle de ChatGPT !

IA et éducation

L’IA comme une aide, et pourquoi pas une aide à apprendre. C’est l’ambition d’un nouvel outil expérimenté en ce moment par Google aux États-Unis et que décrit précisément l’article de siecledigital.fr. « Learn About », c’est le nom de cet assistant conversationnel qui intègre un moteur de recherche et propose une expérience d’apprentissage ultra personnalisée. « Learn about » fonctionne donc comme un chatbot en donnant des réponses précises en fonction du niveau de son utilisateur. Il s’adapte à votre rythme que vous soyez au lycée, un étudiant, ou encore un professionnel en formation. L’idée est de rendre ludique et interactif l’apprentissage de connaissances complexes avec une multitude de supports différents.

Google lance un nouvel outil d’IA interactif : « Learn About »

Développement web et la bataille des moteurs de recherche

On passe aux moteurs de recherche plus classiques avec un article de wired.com qui nous explique comment Ecosia et Qwant se sont associés pour s’émanciper de l’indexation de Google et de Bing. Les deux moteurs de recherche européens ont donc annoncé le développement d’un index du Web, qui leur permettrait d’avoir plus de contrôle sur l’affichage des réponses aux requêtes. Exemple type, Ecosia souhaiterait afficher d’abord des options de train plutôt que d’avion lorsqu’un utilisateur recherche un trajet.

Two Upstart Search Engines Are Teaming Up to Take on Google

Développement web et cybersécurité

Le site it-connect.fr propose un résumé d’un rapport réalisé par des agences  américaines spécialisées dans la cybersécurité et le renseignement (en partenariat avec d’autres entités mondiales) pour répertorier quelles sont les vulnérabilités les plus exploitées par les pirates en 2023. « En 2023, les cyberacteurs malveillants ont exploité davantage de vulnérabilités de type « zero-day » pour compromettre les réseaux d’entreprise qu’en 2022, ce qui leur a permis de mener des cyberopérations des cibles de plus haute priorité.« , précise le rapport dès les premières lignes.

Cybersécurité : quelles sont les vulnérabilités les plus exploitées par les pirates en 2023 ?

 

Développement web et numérique responsable

On quitte la cybersécurité pour la performance web avec une question : est-il possible de conjuguer performance web et éco-socio-conception ? Le dernier article publié dans le Lab OpenStudio tente de vous donner des réponses concrètes, en commençant par bien différencier les deux notions. Avoir un site éco-socio-conçu, ne signifie pas qu’il sera performant et vice-versa. Ces deux approches partagent des objectifs communs mais sont parfois en contradiction. Avec l’aide de Christophe Laffont, responsable  conformité & excellence chez OpenStudio, cet article revient sur comment concevoir un outils web en étant vigilant sur l’équilibre entre performance et frugalité.

Performance web et éco-socio-conception d’un site web : deux notions complémentaires ou opposées ?

Numérique Responsable, data centers et métaux

Deux nouvelles études de l’Ademe sont sorties pour analyser l’impact du numérique sur l’environnement, relayées par francetvinfo.fr. L’Ademe estime à 2,5 % la part du numérique sur les émissions carbone de la France sur une année. Pour mesurer l’empreinte carbone du numérique, l’Ademe s’est d’abord penchée sur les data centers, qui représentent selon la première étude 16% de l’empreinte carbone du numérique, en ne prenant en compte que les data centers situés en France.

Elle a consacré la deuxième étude aux 25 métaux utilisés dans le secteur pour la fabrication de nos équipements (ordinateurs, tablettes, smartphones, etc.). Le premier constat de cette étude est « la grande opacité » de la composition de ces équipements. L’étude alerte aussi sur le fait que les zones d’extractions de ces métaux sont canaliser par  » certains pays, en particulier la Chine », qui est « le premier producteur mondial de 15 des 25 métaux considérés dans l’étude, et en situation de quasi-monopole pour 7 d’entre eux. » 

Consommation d’électricité, extraction de métaux, data centers… L’Ademe alerte sur l’impact environnemental croissant du numérique

Numérique responsable et éco-conception

Autre étude liée au numérique responsable décrite en détails par viuz.com, celle de Razorfish France (Publicis France) et Green IT qui ont publié leur Baromètre de l’Éco-Conception Digitale 2024. Il s’agit d’un classement sur des critères d’éco-conception, des sites web français des entreprises du CAC40 et des 40 plus gros e-commerces. Cette année, la nouveauté est l’intégration de l’analyse des interfaces des IA génératives les plus populaires comme ChatGPT, Mistral AI, Dall-e, etc. L’analyse ne porte que sur les interfaces puisque il est très compliqué et même carrément impossible de calculer les impacts environnementaux des serveurs et data centers derrière ces IA, ces données étant inaccessibles.

Sur les 12 IA génératives testées par Razorfish France et Green IT, il s’avèrent que Mistral AI et ChatGPT sont les deux IA textuelles qui gagnent la palme des interfaces les moins coûteuses pour l’environnement.

L’éco-conception digitale en perte de vitesse (Baromètre Razorfish France – Green IT)

Bonus : Nous vous conseillons fortement d’aller jeter un œil sur le post LinkedIn de Christophe Clouzeau, Expert Green-UX – Écoconception et Numérique Responsable, qui fait une critique savoureuse du site internet de la COP29, qui est d’après lui l’antithèse de ce que devrait être un site éco-socio-concu. https://www.linkedin.com/posts/christopheclouzeau_cop28-cop29-climat-activity-7262086619506077696-O-8d?utm_source=share&utm_medium=member_desktop

Open Source et sécurité

Poursuivons avec une annonce de Nick Clegg, président des Affaires mondiales de Meta, qui a déclaré le 4 novembre dernier avoir mis son IA générative Llama à disposition « des agences gouvernementales américaines et des entrepreneurs travaillant sur des applications de sécurité nationale ». Jusqu’à mainenant Meta interdisait l’utilisation de son modèle pour des applications militaires, cependant Llama ayant été mis en open source, la Chine n’a donc pas tardé à utiliser la création de Meta pour son propre compte. En réponse, Nick Clegg a déclaré sur son blog : « Nous pensons qu’il est dans l’intérêt de l’Amérique et du monde démocratique au sens large que les modèles open source américains excellent et réussissent par rapport aux modèles de Chine et d’ailleurs” et il ajoute “Meta veut jouer son rôle pour soutenir la sûreté, la sécurité et la prospérité économique de l’Amérique, et de ses alliés les plus proches”. Toutefois l’accaparement de Llama par la Chine soulève des inquiétudes sur la capacité des États-Unis et de leurs alliés à promouvoir des technologies ouvertes sans mettre en péril leur sécurité nationale.

Open source et sécurité mondiale : Meta met Llama à disposition des agences gouvernementales américaines

Open Source et innovation scientifique

La Nasa, elle, croit à l’open source et n’hésite pas à mettre des millions de dollars sur la table. L’agence spatiale a en effet subventionné 15 projets open source à hauteur de 15,6 millions de dollars (14,5 millions d’euros). L’objectif est de développer et maintenir des outils, des frameworks et des bibliothèques open source utilisés par la communauté scientifique de la Nasa. «L’enthousiasme de la communauté scientifique de la Nasa pour ce programme démontre la nécessité d’un soutien et d’une maintenance durables des logiciels open source. Ces projets font partie intégrante de nos missions, sont essentiels à notre infrastructure de données, soutiennent l’apprentissage automatique et les outils de science des données, et ils sont utilisés par nos chercheurs, chaque jour, pour faire progresser la science qui protège notre planète et élargit notre compréhension de l’univers.», a déclaré Steve Crawford, responsable du programme de mise en œuvre de la science ouverte au siège de la Nasa à Washington.

La NASA finance des logiciels open source pour soutenir l’innovation scientifique

E-commerce et habitudes de consommation

Terminons cette revue de presse avec deux articles consacrés au e-commerce. Ecommerce.mag relaie d’abord le baromètre « Shopping Index » de Salesforce pour le troisième trimestre 2024. Et bonne nouvelle pour le secteur, malgré l’inflation, l’e-commerce maintient ses ventes dans le monde avec une progression de 3% et réussit à mettre en place des changements profonds pour se mettre au diapason des nouvelles attentes des consommateurs. Ce qui ressort de cette étude, c’est aussi les bons chiffres du e-commerce en Europe, avec une croissance qui contrebalance un ralentissement du côté de l’Amérique du nord. Ces bons résultats montrent le dynamisme des retailers européens avec de nouvelles approches qui attirent les consommateurs, notamment l’ultra-personnalisation de l’expérience utilisateur et l’omnicanalité.

Les ventes en ligne résistent à la pression inflationniste

Le deuxième article, à lire sur larevuedigitale.com, s’intéresse au cas particulier de Kiloutou, spécialisé dans la location de matériel de chantier, avec une interview de son responsable digital et e-commerce, Henri Dhers. On en apprend plus sur les spécificités d’un e-commerce qui propose de la location, et sur les perspectives de l’entreprise sur sa stratégie digitale : « 10 % de notre activité en France passe par le digital – et nous ambitionnons de tripler cette part dans les cinq prochaines années », annonce Henri Dhers.

10% de l’activité de Kiloutou passe par le digital, cela devrait tripler dans les 5 ans

Rendez-vous mardi 17 décembre 2024 pour la prochaine Revue de Presse OpenStudio.