Revue de Presse OpenStudio #95

Publié le 25 mars 2025
7 minutes de lecture
Revue de Presse OpenStudio MARS 2025

Voici le septième numéro de la Revue de Presse mensuelle d’OpenStudio ! Une revue de presse XXL qui fait le tour de l’actualité de nos thématiques de prédilection : Intelligence artificielle, Développement Web, Open Source, E-commerce et Numérique responsable. Des sujets qui s’entrecroisent et nous donnent les dernières tendances du secteur du numérique et des nouvelles technologies.

Ecouter la Revue de Presse OpenStudio en podcast.

IA et cinéma

Une fois n’est pas coutume, c’est avec un magazine dédié au cinéma que l’on commence cette revue de presse. Première a en effet consacré un article à l’intelligence artificielle et la menace qu’elle pourrait être pour les acteurs de doublage en France. C’est l’utilisation de l’IA pour récréer la voix mythique d’Alain Dorval (décédé en 2024) pour doubler le prochain film de Sylvester Stallone qui a mis le feu aux poudres. De grands noms du doublage français, comme Pierre Arditi ou encore Dorothée Pousseo appellent à signer une pétition « pour un doublage créé par des humains pour des humains » dans le prolongement du mouvement « Touche pas à ma VF »

Touche Pas à Ma VF : les stars du doublage français se mobilisent contre l’IA

En bonus, nous vous conseillons le dossier spécial des Inroks « IA une amie qui vous veut du bien ? » qui donne la parole à des artistes de tous horizons sur leurs usages de l’IA et sur leurs craintes pour leur métier : https://shop.lesinrocks.com/magazines/les-inrockuptibles-n39-avril-2025/

IA : où sont les femmes ?

Un entretien maintenant, publié par Reporterre.net, qui a interrogé Mathilde Saliou, journaliste indépendante, spécialisée dans les questions numériques, et autrice de Technoféminisme : comment le numérique aggrave les inégalités (ed. Grasset). L’interview revient sur le peu de femmes qui font carrière dans l’IA – plus largement dans les nouvelles technologies – et en explique les raisons historiques. On apprend notamment qu’il y avait beaucoup de femmes dans la tech à ses balbutiements au début du XXe siècle, mais jamais à des postes de chefferie qui auraient pu leur donner une reconnaissance. Puis, le monde du numérique s’est masculinisé comme l’explique Mathilde Saliou : « Lors de l’apparition des ordinateurs personnels dans les années 1980, les publicitaires les ont massivement promus à destination des hommes et des garçons : il y avait plein de publicités où on voyait le fils et son père jouer ensemble sur un ordinateur. » Outre le manque de femmes dans le secteur de l’IA, l’entretien se penche aussi sur les biais sexistes des IA : « Si vous demandez à un modèle d’IA génératif de vous produire une image de patron d’entreprise, neuf fois sur dix, il va vous donner une image d’homme blanc en costume, parce qu’il ne peut pas imaginer que ce soit une femme, quelqu’un qui ne soit pas en costume, ou quelqu’un de non-blanc. Inversement, si vous demandez de générer une image de personne qui fait du ménage, ça va quasiment être uniquement des personnes noires, probablement des femmes. » Mathilde Saliou prône également la frugalité de l’IA en insistant surtout sur la limitation de ses usages à des fins utiles comme la science, la santé, l’environnement et elle ajoute : « Par contre, des modèles qui ne servent qu’à fabriquer des deepfakes dénudés pour harceler des femmes, on peut légitimement interroger leur utilité sociale! Surtout que pour fabriquer ces images, on brûle du CO₂ et on pompe de l’eau… Personnellement, ce n’est pas tellement la définition du progrès à laquelle je souscris. »

L’IA, une industrie au service du patriarcat

IA : du SEO au GEO

On termine cette partie sur l’IA avec un tout autre sujet, la mutation du SEO vers le Generative Engine Optimization (GEO). La façon de faire des recherches a été modifiée par l’arrivée des IA génératives. Le SEO qui agit sur le référencement des contenus dans les moteurs de recherche, ne suffit plus pour rester visible lorsque les internautes préfèrent rechercher leurs informations via une IA générative. L’article de geeek.org explique donc comment le GEO va devenir un outil stratégique en marketing digital et détaille les différentes techniques à utiliser pour optimiser son contenus en tenant compte de ces nouvelles habitudes de recherche.

Generative Engine Optimization (GEO) : Le futur du SEO à l’ère de l’IA

Open Source et travail collaboratif

Sur le site lesnumériques.com on prend des nouvelles de La Suite Numérique, une boîte à outils collaboratifs lancée par le gouvernement français au printemps 2024. Le projet est de construire un espace de travail open source et souverain. Une grande nouveauté s’ajoute à cette suite – déjà dotée des services Visio (visioconférence), Messagerie (email), Tchap (discussion instantanée), Grist (tableur pour bases de données) et France Transfert (transfert de fichiers) – une alternative à Google Docs et Microsoft Office, baptisée Docs,  dans le même esprit pragmatique que les autres briques. Ce traitement de texte collaboratif et gratuit est pour le moment disponible en version bêta, uniquement pour les professionnels (un SIRET est demandé pour s’identifier).

Traitement de texte collaboratif : voici l’alternative open source et française à Google Docs

L’Open Source sur les rails

Open Source et travail collaboratif sont aussi au cœur du l’Openrail association (ORA, association internationale de promotion des chemins de fer et de la coopération entre les acteurs du secteur), qui regroupe la Deutsche Bahn, les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF), la SNCF et l’Union internationale des chemins de fer (UIC). L’article de cio-online.fr explique bien les enjeux de cette association qui a pour objectif l’interopérabilité des outils utilisés par ces acteurs européens du transport ferroviaire, en favorisant les technologies open source. On lit que cette stratégie de l’open source est aussi un moyen de s’émanciper des fournisseurs de logiciels propriétaires qui ont tendance à cadenasser leurs utilisateurs. Même si l’utilisation d’outils open source pose encore des questions du point de vue de la sécurité, les fondateurs d’Openrail voient beaucoup d’avantages à préférer l’open source, comme par exemple « l’élaboration conjointe de normes et de solutions pour amenuiser les problèmes d’interopérabilité » ou encore « le développement et la mise en œuvre plus rapide de solutions innovantes »

SNCF, Deutsche Bahn et CFF sur la voie de l’interopérabilité open source

Développement web et le no code en question

Direction le Blog du modérateur qui propose un article comparatif entre la nouvelle vogue des plateformes no-code et le développement web sur-mesure. Peu de suspens sur l’avis de l’auteur de l’article, qui pose cette question sans équivoque dès le chapô : « Pourquoi le développement web reste la meilleure solution, et comment se former dans ce domaine qui recrute ? » Il est important de signaler que cette publication est sponsorisée par une école de développement web, néanmoins il reste intéressant pour en savoir plus sur les avantages (et les limites)du no-code et en quoi il ne tue pas le développement web mais implique tout de même des changements de paradigmes :  « Avec l’essor de l’IA, le rôle du développeur est ainsi amené à évoluer vers un poste impliquant plus de responsabilités, avec une réflexion encore plus approfondie autour de la conception de systèmes complexes plutôt que de l’écriture pure et simple de code. »

Développement web vs no code : quelle méthode de conception choisir en 2025 ?

Bien choisir son prestataire pour un projet de développement web

Vous trouverez aussi des conseils, si vous avez un projet de développement web, dans cet article de zataz.com qui déploie une grille de lecture pour faire un choix éclairé de prestataire de logiciels web. En partant de votre besoin, zataz.com donne des critères pour faire un choix adapté, comme par exemple l’expérience du prestataire sur des projets proches du vôtre. L’article revient aussi sur le dilemme entre solutions clefs en main ou développement web sur-mesure ou encore sur la méthodologie de travail que proposera le prestataire, en zoomant particulièrement sur les méthodologies agiles comme Scrum.

Comment choisir la bonne société de logiciels ?

Pour aller plus loin vous trouverez également de nombreux conseils qui fonctionnent pour des solutions d’IA mais aussi pour tout autre choix de solutions numériques : Booster sa PME grâce à l’intelligence artificielle

Le podium du e-commerce

La Fevad a révélé son palmarès des meilleurs site e-commerce lors du Grand Prix Favor’i e-commerce 2025. Roulement de tambour….c’est le site marchand Aroma-Zone qui a remporté le Grand Prix des Internautes ! Les internautes ont également plébiscité Décathlon dans la catégorie Mode et Habillement et Ikéa dans la catégorie Maison… D’autres prix ont été décernés par un jury cette fois, le prix Innovation pour leboncoin et celui de la RSE a été reçu par Zalando. En tout, 11 trophées ont mis en lumière des e-commerces souvent leaders sur leur marché respectif.

Aroma-Zone, spécialiste des ingrédients naturels pour la beauté, meilleur site e-commerce de 2025

E-commerce et concurrence

Le Conseil du Commerce de France (CDCF) interpelle le gouvernement sur la concurrence jugée déloyale des plateformes e-commerce internationales, principalement celles venues d’Asie comme TikTok Shop, Shein, Temu, etc, qui pratiquent des prix au ras du sol. Le CDCF demande au gouvernement d’accélérer le mouvement sur la législation afin de protéger les entreprises françaises qui ne peuvent évidemment pas s’aligner avec ces prix bradés. Ce ne sont pas les arguments qui manquent puisque ces plateformes, qui envahissent le marché français (européen), pénalisent l’économie, posent de nombreuses questions d’éthiques, de sécurité et sont des aberrations écologiques. Pourtant le législateur n’a pas l’air pressé de s’emparer du sujet, d’ailleurs l’article d’ecommercemag.fr rappelle à juste titre que de son côté «La Fédération Française du Prêt-À-Porter Féminin (FFPAPF) continue de plaider pour l’application de la loi sur l’ultra fast fashion, adoptée il y a un an à l’unanimité au Sénat. »

E-commerce : le Conseil du Commerce de France exige des mesures contre la concurrence déloyale

Numérique Responsable de l’IT for Green au Green IT

Terminons cette revue de presse avec deux articles sur le numérique responsable. Le premier s’intéresse à l’IT for green, à travers la publication d’un nouveau guide rédigé par le Cigref à destination des DSI. “IT for Green – Contributions des directions numériques aux enjeux RSE et de décarbonation des organisations”, c’est le titre de ce guide qui donne des pistes pour inciter les « faiseurs » des nouvelles technologies à actionner les leviers à leur disposition pour « contribuer positivement aux objectifs environnementaux des organisations ».

Le Cigref initie les DSI aux bienfaits de l’IT for Green

Le deuxième article revient sur les résultats du Baromètre Green IT 2025 publié par l’AGIT, Alliance Green IT, soutenu par l’Ademe. Et si des progrès restent à faire, ce baromètre 2025 montre tout de même que les entreprises sont de plus en plus ouvertes aux défis du numérique responsable. Parmi les indicateurs à retenir on voit que 39% des organisations ont désigné un responsable Green IT (contre 27% en 2020), et que 55 % des organisations déclarent mesurer la consommation énergétique de leur parc d’équipements informatiques, alors qu’elles n’étaient que 4 % à le faire en 2020. Pour le président de l’AGIT, Romuald Ribault, il faut que les organisation aillent plus loin pour inscrire le Green IT dans une stratégie plus globale : « Le questionnaire et les résultats de cette étude offrent une base solide pour identifier les axes d’amélioration et encourager des actions concrètes et mesurables. » 

Le Numérique Responsable se structure: 39% des entreprises en France déclarent « être dotées d’un Responsable Green IT »

Prochaine revue de presse le mardi 22 avril.