Revue de presse OpenStudio #98
Voici le dixième numéro de la Revue de Presse mensuelle d’OpenStudio ! Une revue de presse XXL qui fait le tour de l’actualité de nos thématiques de prédilection : Intelligence artificielle, Développement Web, Open Source, E-commerce et Numérique responsable. Des sujets qui s’entrecroisent et nous donnent les dernières tendances du secteur du numérique et des nouvelles technologies.
Et si l’IA générative se tuait elle-même ?
On démarre avec une alerte de Korben qui démontre que l’IA générative, en devenant la principale manière de rechercher des informations, est en train de se tuer elle-même et de tuer internet de l’intérieur. Pourquoi ? « Ces outils prennent le contenu des sites web, le recyclent, le résument et le recrachent à l’utilisateur. En gros, c’est du parasitisme pur et dur. » explique Korben, ce qui fait baisser en flèche le trafic sur les sites d’informations ressources. Exemple : le New York Times déplore une baisse de 36 % de son trafic depuis quelques mois et met en cause Google AI Overwiews. L’article donne d’autres exemples comme Chegg, une plateforme éducative en ligne qui a perdu 49% de visiteurs non-abonnés. D’après une étude de Raptive, les outils d’IA génératives pourraient faire perdre jusqu’à 2 milliards d’euros aux éditeurs de sites internet et les 2/3 de leur trafic. Face à ce fléau, les sites d’actualités, particulièrement touchés, s’organisent et mettent en place des systèmes pour bloquer les crawlers d’IA. Des groupes de presse passent aussi par la justice pour attaquer les entreprises derrière ces outils, pour non-respect de la directive européenne sur les droits voisins.
Google AI Overviews – Le massacre des éditeurs web
L’IA, une nouvelle fois au centre de toutes les attentions à Vivatech 2025
L’IA toujours au cœur de l’actualité et du salon Vivatech 2025. Le site influencia.net a fait un résumé intéressant des annonces qui ont eu lieu pendant ce grand rendez-vous autour des nouvelles technologies. L’article revient notamment sur la grande annonce d’un partenariat historique entre la startup française Mistral AI et l’américain Nvidia. VivaTech a aussi été le théâtre de démonstrations de l’IA comme outil de créations culturelles. « Pour qu’il y ait des films intéressants avec l’IA, il faut un humain derrière » a toutefois tenu à préciser Elisha Karmitz, DG du groupe mk2. Les courts-métrages issus de l’IA générative présentés par mk2, Runway (IA vidéo), TF1 ou Nvidia ont suscité à la fois un certain enthousiasme mais surtout beaucoup de questions sur la valeur ajoutée de l’IA sur l’histoire elle-même et sur l’éthique d’un tel usage de cette technologie.
VivaTech 2025, les médias changent de forme, de tempo… et d’économie
Expérience utilisateur : la « Quiet tech » derrière les géants du luxe français
Une nouvelle expression à ajouter à votre petit lexique : la « Quiet tech » ! Ce concept découle du « Quiet luxury » très en vogue, et s’inscrit donc dans la volonté des marques de luxe d’utiliser les nouvelles technologies sans que cela ne se voit. Le but des technologies utilisées par les grandes marques françaises du luxe est le même que pour la plupart des autres enseignes : travailler une expérience utilisateur ultra personnalisée et dans une stratégie omnicanale. « Nous voulions maintenir l’interaction personnalisée que nos clients attendent de nos maisons », confirme Franck Le Moal, directeur des systèmes d’information chez LVMH. Cependant, pour des questions d’image de marque, ces technologies de traitement de données ne doivent pas être perceptibles par leurs clients. « Il s’agit de tisser ensemble les données et l’IA qui connectent les expériences digitales et physiques, tout en restant fluide et invisible », précise Franck Le Moal.
LVMH et Google Cloud : la « Quiet tech » au service de l’excellence
E-commerce : Comment faire perdurer son business quand on est un pure player ?
Du côté des e-commerçants pure player, les défis sont nombreux d’après cet article de info-commerce.fr. Des marges qui se réduisent, la personnalisation accrue, la multiplication des canaux, une concurrence féroce…tous ces paramètres compliquent sérieusement le business des pure players. Cet article, très fourni, revient en détail sur tous les leviers opérationnels pour aider les e-commerçants à perdurer. Par exemple, « comment maintenir un taux de conversion optimal avec le montée du trafic mobile » ou encore comment « automatiser l’acquisition client pour réduire le coût par clic en SEA », etc.
Stratégies opérationnelles et défis concrets des pure players e-commerce
Les évolutions du Label Numérique Responsable
Le Label Numérique Responsable lancé par l’Institut du Numérique Responsable il y a maintenant 6 ans, va évoluer dès la rentrée de septembre 2025. Plusieurs chantiers seront mis en œuvre, notamment l’évaluation de l’IA et son impact : « Nous allons proposer aux prestataires de faire évaluer leurs solutions afin de garantir qu’elles sont utiles et que cette utilité est supérieure à leur coût écologique et social», explique Philippe Vachet de l’agence Lucie. La cybersécurité sera aussi au cœur des évolutions du label dès 2026 avec l’intégration des problématiques provoquées par l’IA sur les systèmes d’information : «L’impact environnemental du digital, et plus particulièrement de l’IA, augmente très régulièrement. L’objectif de neutralité carbone de certains grands acteurs du numérique s’éloigne d’ailleurs progressivement. De même, les enjeux sociaux sont de plus en plus prégnants avec des questions de dépendance au numérique toujours plus fortes. Par ailleurs, certains États – qui avancent vers l’autoritarisme - font peser un risque réel sur la sécurité des données. Le numérique responsable doit prendre tous ces aspects en compte», ajoute Philippe Vachet.
Cybersécurité, IA, RSE : les nouveaux axes du Label Numérique Responsable
Le numérique responsable mieux connu par les entreprises les plus numérisées
Un paradoxe intéressant du numérique responsable est relevé dans ce papier de theconversation.com. D’un côté les bonnes pratiques du numérique responsable se développent de plus en plus dans les entreprises, mais ce sont souvent les entreprises ultra numérisées qui sont dans cette démarche. Un paradoxe qui s’explique assez facilement par le fait, que les entreprises très numérisées sont aussi les mieux informées sur l’impact environnemental du numérique. Mais paradoxe, dans le paradoxe : le numérique responsable est de plus en plus connu des entreprises, cependant les usages du numérique continuent de progresser globalement, ce qui pourrait augmenter l’empreinte carbone du numérique en France de 45 % sur la période 2020-2030 et tripler sur la période 2020-2050.
Numérique responsable en entreprise : le paradoxe du bon élève ?
Où est passé le cyberscore ?
Il se pourrait que znet.fr ait une partie de l’explication de la disparition du cyberscore dans les textes d’application. Rembobinons légèrement pour expliquer ce qu’est le cyberscore. A l’image du nutriscore cet indicateur avait pour but d’informer les internautes sur le niveau de sécurisation des données d’un site avec un classement de A à E. Ce dispositif était normalement devenu obligatoire depuis 2023, mais rien n’a été fait pour qu’il soit appliqué concrètement. On en vient à l’explication de ce revirement, qui serait dû, selon la sénatrice Sylvie Vermeillet, à « la crainte que la mise en œuvre de cette loi puisse défavoriser les plateformes françaises et européennes vis-à-vis des plateformes américaines, bien plus puissantes ».
Pourquoi le cyberscore, toujours pas entré en vigueur, s’est enlisé
Les développeurs freelance ont-ils les compétences techniques recherchées par les entreprises ?
La plateforme bien connue des freelances, Malt, a publié son rapport Tech Trends 2025 pour savoir quelles étaient les grandes tendances de la tech en 2023 et 2024. Cette étude établit un comparatif entre les offres de missions postées sur la plateforme par les entreprises et les profils des freelances inscrits dans les métiers de la tech. Et justement, il y a de nombreux décalages entre les compétences mises en avant par les freelances et celles qui sont recherchées dans les projets. « 60 % des compétences les plus recherchées sont présentes à la fois côté freelances et côté entreprises, tandis que 40 % ne se chevauchent pas », explique le rapport de Malt qui ajoute que cet écart se creuse sur les compétences en forte croissance.
Freelance : les compétences techniques à maîtriser en 2025
Distinguer logiciel libre et souveraineté numérique
À lire également, un article publié sur LinkedIn qui s’intéresse à la distinction à faire entre logiciel libre et souveraineté numérique. Il explique bien que le logiciel libre est une condition nécessaire mais non suffisante à la souveraineté numérique, qui implique une « une maîtrise globale – technique, politique, juridique – pour garantir une indépendance réelle. Le logiciel libre offre un socle ouvert. La souveraineté numérique impose un cadre de maîtrise. »
Logiciels libres et souveraineté numérique : une distinction stratégique
Open Source : Interview de Gaël Duval, fondateur de Murena
L’article précédent fait écho à la nouvelle interview publiée dans le Lab OpenStudio. Gaël Duval fondateur de Murena, une société qui développe un système d’exploitation pour mobile en open source et déGooglisé, a répondu à nos questions et souligne fortement le lien entre open source et souveraineté numérique. Son objectif : proposer une alternative viable aux systèmes de Google et Apple. Sa mission : nous donner le choix de protéger nos données personnelles. Gaël Duval nous parle de sa solution mais aussi de ses convictions sur le développement de l’open source en Europe.
Garder la maîtrise sur nos données grâce aux solutions open source – Gaël Duval