Revue de presse OpenStudio #100
Voici le douzième numéro de la Revue de Presse mensuelle d’OpenStudio ! Une revue de presse XXL qui fait le tour de l’actualité de nos thématiques de prédilection : Intelligence artificielle, Développement Web, Open Source, E-commerce et Numérique responsable. Des sujets qui s’entrecroisent et nous donnent les dernières tendances du secteur du numérique et des nouvelles technologies.
Une étude analyse comment les citoyens voient l’IA

On démarre avec la grande enquête du Pew Research Center menée dans 25 pays sur les perceptions de l’intelligence artificielle à travers le monde. Le rapport, publié récemment, révèle que globalement la majorité des personnes interrogées se disent davantage inquiètes qu’enthousiastes face à l’essor de cette technologie. En moyenne, un tiers des adultes exprime une réelle inquiétude, tandis que 42 % sont partagés entre la curiosité et la prudence. Seuls 16 % se déclarent « franchement enthousiastes » à l’idée d’une adoption généralisée de l’IA.
Si on entre un peu plus dans le détail, le rapport montre que les États-Unis, l’Italie, le Brésil, l’Australie et la Grèce comptent parmi les nations les plus préoccupées, avec près d’un habitant sur deux exprimant des inquiétudes. À l’inverse, la Corée du Sud se distingue par son optimisme relatif : seuls 16 % de ses citoyens perçoivent l’intelligence artificielle comme une menace.
L’IA divise le monde : une majorité de citoyens plus inquiets qu’enthousiastes, selon une étude
Pulse, l’assistant d’IA qui vous fait votre café le matin
Et pourtant, de nouveaux cas d’usage de l’IA se profilent. OpenAI vient de lancer Pulse, une nouvelle fonctionnalité de ChatGPT qui va au-delà de répondre à vos requêtes, elle les anticipe ! Pour l’instant réservée aux abonnés professionnels sur l’application mobile, Pulse travaille pendant la nuit pour qu’à leur réveil, un briefing personnalisé les attende. Ce briefing proactif est généré « sous forme de cartes synthétiques, élaborées à partir de leurs échanges, préférences et applications connectées. »
ChatGPT Pulse : l’assistant qui travaille pendant votre sommeil
Une nouvelle étude de GreenIT.fr sur les impacts environnementaux de l’IA
Et plus les IA génératives s’infiltrent dans nos quotidiens, plus les inquiétudes sur leurs impacts environnementaux s’avèrent fondées. GreenIT.fr vient de publier une étude qui se concentre sur l’analyse du cycle de vie d’un serveur IA (sa fabrication, son utilisation et sa fin de vie). Trois unités fonctionnelles ont été étudiées : la production d’un serveur, son utilisation sur un an, et enfin l’exploitation simultanée de plusieurs serveurs sur la même période. Et les conclusions sont sans appel : les serveurs IA sont trois à cinq fois moins durables que les modèles classiques et consomment jusqu’à quatre fois plus d’électricité. Pire, 80 % des data centers existants ne sont pas adaptés à leur hébergement, ce qui annonce la construction massive de nouvelles infrastructures.
Contrairement aux idées reçues, les émissions de GES concentrent seulement 31 % des impacts environnementaux de l’IA. Le reste provient d’autres facteurs majeurs comme l’épuisement des ressources (21,4 %), les particules fines (18,5 %) et l’eutrophisation (18,3 %). GreenIT.fr propose enfin trois axes de travail pour limiter cet impact délétère de l’IA sur l’environnement :
· Créer un plan “sobriété IA” pour contenir l’offre et maîtriser la demande
· Créer une filière d’excellence IA frugale
· Héberger l’IA dans les pays dont l’électricité est la moins impactante.
Quels sont les impacts environnementaux et sanitaires de l’IA ?
Interview de Tristan Labaume, président de l’AGIT qui revient aussi sur l’impact énergétique de l’intelligence artificielle

Pour compléter cette étude, nous vous invitons également à lire l’interview de Tristan Labaume, président de l’Alliance Green IT sur solutions-numeriques.com. Dans cet entretien, il sonne lui aussi l’alarme sur l’impact énergétique de l’intelligence artificielle et démontre les limites du techno-solutionnisme. Voici un extrait de ses propos : « La croissance sera massive mais freinée par deux réalités : la limite technique des réseaux électriques et la contrainte économique. Les abonnements gratuits ou à bas prix vont disparaître, ce qui modifiera les usages.[…] Avant même l’IA, la croissance du numérique était déjà de 15 à 20 % par an, alors qu’il faudrait réduire de 6 % pour respecter les accords climatiques. Une IA « responsable » est donc en partie un oxymore. On peut et on doit travailler sur une IA éthique mais il ne faut pas céder au techno-solutionnisme. Il faut poser la question de l’usage : est-ce utile ? est-ce nécessaire ? cela apporte-t-il une valeur technique, économique ou environnementale ? ».
Numérique responsable : sortir du greenwashing
Pour compléter : L’interview du vice-président de l’Agit, Romuald Ribault
Numérique responsable et esprit critique
Réflexion sur nos usages du numérique, esprit critique, c’est aussi le programme proposé à Guéret, par l’association 23 Mondes à l’Envers. Une superbe initiative mise en lumière par la radio Ici Creuse (ex France Bleu) qui consacre un reportage à cette association qui aide les jeunes et les adultes à affûter leur esprit critique face aux flots d’informations déversés sur le web. Au-delà de ce rapport à l’information, 23 Mondes à l’Envers met aussi l’accent sur nos usages du numérique et leurs impacts sur l’environnement. Une sensibilisation qui s’appuie donc sur une approche globale de la citoyenneté numérique.
En Creuse, une association vous forme à l’esprit critique et au numérique responsable
Interview de François Ozanne sur la stratégie numérique responsable de SNCF Connect & Tech
Toujours sur la thématique numérique responsable, une autre interview à lire cette fois sur alliancy.fr : celle de François Ozanne, le Directeur Produits de la filiale de la SNCF, SNCF Connect & Tech. Il déroule notamment les objectifs du plan stratégique FORWARD 2030 sur trois axes : sobriété énergétique, accessibilité renforcée et inclusion sociale. « L’objectif est de devenir « numérique responsable by design », en intégrant ces principes dès la conception de tous nos projets et processus, et ce à tous les niveaux de l’entreprise. [..] Par exemple, sur l’accessibilité, nous visons une conformité maximale au RGAA (Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité). » explique François Ozanne.
« L’objectif de SNCF Connect & Tech est de devenir numérique responsable by design »
E-commerce, omnicanalité, gamification et fidélité

On poursuit avec cette tribune dans le Journal du net, qui analyse les leviers les plus efficaces du retail en ce moment. Après l’essor fulgurant du commerce en ligne pendant la pandémie, la reprise des achats en magasin a bouleversé le paysage du e-commerce. Les acteurs 100 % digitaux, comme ASOS ou Boohoo, peinent à suivre le rythme : coûts en hausse, concurrence exacerbée et marges sous pression. En Bourse, la chute est vertigineuse — l’action ASOS, qui valait plus de 57 £ en 2021, se négocie désormais autour de 2,64 £. Face à ce revirement, les marques repensent leur stratégie. L’avenir semble appartenir aux modèles hybrides, capables de combiner présence en ligne et expérience physique. Dans un contexte de sensibilité accrue aux prix, les consommateurs comparent davantage avant d’acheter. Le prix s’impose désormais comme premier critère de choix, devant même la notoriété. Résultat : les programmes de fidélité explosent — neuf Français sur dix y sont inscrits. Dernier levier à la mode : la gamification. Les marques investissent le jeu mobile et les univers virtuels pour renforcer l’engagement et la fidélité. Boutiques virtuelles, publicités intégrées et collaborations interactives se multiplient, faisant du jeu un nouvel espace clé de la monétisation du e-commerce.
Commerce hybride : fidélité et gamification, les nouveaux leviers du retail
Retour sur la panne d’AWS

Amazon Web Services (AWS), pilier mondial du cloud computing, a subi une panne d’envergure paralysant de nombreux sites et applications parmi les plus utilisés au monde, dont Snapchat, Reddit, Fortnite, Ring et Coinbase. L’incident est survenu en Virginie du Nord, région stratégique où est hébergée une grande partie des serveurs d’AWS. La panne, liée à un problème interne du réseau EC2 et à un dysfonctionnement du système DNS, a perturbé plus de 70 services du géant américain. Comme le rappelle Steve Grobman, directeur technique de McAfee, la dépendance croissante au cloud accentue les effets de ce type d’incidents : « Autrefois, une panne ne touchait qu’une seule entreprise. Aujourd’hui, avec des infrastructures partagées comme AWS ou Google Cloud, un problème peut impacter des dizaines de services à la fois. » Une démonstration frappante de la fragilité d’un Internet désormais centralisé, où une panne isolée peut désorganiser tout un pan de l’économie numérique.
Une panne d’AWS perturbe des applications majeures — Comment rester en sécurité ?
Meta crée la React Foundation chapeauté par la Linux Foundation
Meta vient d’annoncer la création de la React Foundation, une organisation indépendante désormais chargée de piloter le développement de React, React Native et des technologies associées comme JSX. Hébergée par la Linux Foundation, cette nouvelle structure marque une étape clé pour l’un des projets open source les plus influents du Web.
En open source depuis 2013, React est devenu le framework JavaScript le plus utilisé au monde, propulsant plus de 50 millions de sites et d’applications. En transférant la gouvernance à une fondation ouverte, Meta reconnaît que React a « dépassé les limites d’une seule entreprise ». La nouvelle fondation gérera à la fois l’infrastructure technique du projet (GitHub, intégration continue, conférences, financements) et sa pérennité communautaire.
Ce qu’il faut retenir de la création de la React Foundation
La fin du support de Windows 10 remet le logiciel libre sur le devant la scène
On vous propose maintenant un corpus de plusieurs articles complémentaires pour comprendre comment la fin du support de Windows 10 annoncée par Microsoft, a redonné des couleurs aux logiciels libres.
D’abord, l’article de 01net.com revient sur les choix qui s’offrent aux utilisateurs actuels de Windows 10 : « migrer vers Windows 11 si la configuration matérielle le permet, prolonger les mises à jour de sécurité de Windows 10 pour une année supplémentaire, ou acheter un nouveau PC sous Windows 11. » Sauf que racheter un PC alors que le sien fonctionne parfaitement est une option aberrante financièrement et écologiquement parlant. Il y a donc une quatrième option (si on évite celle de migrer vers Windows 11 en contournant les restrictions de Microsoft) : choisir d’aller vers le libre en adoptant un système d’exploitation Linux. Et c’est ce qu’ont déjà fait beaucoup d’utilisateurs. Par exemple, certaines organisations à l’origine de distributions Linux ont accéléré leur développement, comme Zorin OS, qui a été téléchargé plus de 100 000 fois en à peine deux jours.
Fin de Windows 10 : les naufragés de Windows 11 migrent vers Linux
On poursuit sur ce sujet avec le Grand Reportage de la matinale de France Inter, qui a consacré un sujet à la commune d’Échirolles, très engagée dans l’open source. On entend notamment le témoignage de la responsable communication, volontaire pour passer sous Linux sur son poste de travail : “On n’est pas perdus, on arrive sur un bureau avec une barre d’application, nos fichiers, une barre de recherche ici… Tout fonctionne de manière très similaire et mon travail est exactement le même qu’auparavant, quand on était sous Windows”. Nicolas Vivant, directeur de la stratégie et de la culture numérique à la mairie d’Échirolles, est à la manœuvre de cette transition vers les logiciels libres, qui a commencé bien avant l’annonce de Microsoft.
Mises à jour de Windows : face à l’obsolescence programmée, le logiciel libre comme solution ?
Nous l’avions interviewé en longueur pour notre livre blanc Open Source et logiciels libres : perspectives et visions des acteurs de l’Open Source, et son témoignage est aujourd’hui plus que jamais d’actualité. Vous pouvez désormais retrouver l’intégralité de cet échange sur le Lab OpenStudio, dans lequel Nicolas Vivant revient notamment sur les valeurs de souveraineté numérique, de gestion autonome des données et d’inclusion liées à l’open source. Des valeurs qui ont particulièrement du sens dans le secteur public.
L’Open Source au sein d’une collectivité territoriale – Nicolas Vivant